La Bière au Congo
La bière est la boisson la plus consommée au Congo-Brazzaville, pour plusieurs raisons dont le manque d'accès à une eau parfaitement potable.
Elles sont généralement légères entre 2 et 6°, ce qui permet une consommation sans excès, et leur fabrication sur place les rendent abordables toute l'année (contrairement aux jus de fruits et aux produits importés). Les brasseries se développent donc, elles créent de nouvelles bières au noms de moins en moins internationaux et font la fierté du congolais moyen. Ainsi la Mützig cohabite aujourd'hui avec entre-autres la Ngok (Crocodile), la Primus (+ la Radler : une dérivée au citron), la Nzoko (éléphant) et la Turbo King (Lion).
Cette dernière (ma préférée) se démarque des autres par son origine angolaise (elle y est bien plus forte), sa robe ambrée et son goût proche des bières belges. On trouve également la Stärk et la Skol de la brasserie Bralico, la Castel et la 33 export venant du Cameroun mais aussi de veilles connaissances...
En effet la brasserie Brasco (Mützig, Ngok, Primus) produit également sur place sous licence la Heineken, la Guinness, la Desperados mais également le Schweppes, le Fanta et le Coca-Cola... D'ailleurs il faut savoir que les sodas sont appelés "jus" ici, et il existe un goût grenadine pour le Fanta... Mais je m'éloigne du sujet...
La taille des bouteilles (en verre le plus souvent) surprend puisque la normale fait 65cl et c'est la petite qui fait 33cl mais qui est moins courante en général. Au début c'est une particularité que l'on oublie ce qui peut poser problème (mais bon pas très grave le problème).
Ici la bière est le synonyme du mot "pourboire" dont le sens est ainsi pris au pied de la lettre et il n'est pas rare qu'un congolais vous ayant rendu service (lavage ou gardiennage de voiture, accompagnement etc...) vous demande une bière. Ce qu'il attend c'est un petit billet pour se payer une bière, mais la demande surprend toujours au début et les premières fois j'avoue avoir répondu : "mais je n'ai pas de bières sur moi..."
L'expression sur le visage de mon interlocuteur entendant ces mots m'a vite fait comprendre la bêtise de ma réponse...
Sinon, j'ai eu l'occasion de boire une Tsintao, la bière chinoise que l'on croise dans tous les restaurants asiatiques de France mais également de Pointe-Noire semble-t-il.
Enfin on trouve également des bières d'importation dans les grands supermarchés mais les prix y sont prohibitifs et ces hauts lieux de la consommation feront l'objet d'un article prochainement.
Basket dans la résidence
Je profite de mon entorse à la colonne du pouce pour vous présenter mon activité du Mardi et Jeudi soir, responsable de ma blessure : le basket-ball entre collègues...
Il faut savoir qu'ici en raison des infrastructures existantes, le football et le tennis sont les deux sports privilégiés par les expatriés. D'autres activités se pratiquent mais de façons plus confidentielles. Pour le basket-ball, il existe un "club" permettant d'y jouer les lundis, mercredis et vendredis pour 4000 Fcfa par mois sur un terrain en extérieur et avec de beaux bébés d'en moyenne 1.95m pour 100kgs...
Pour des matchs un peu plus abordables il existe un terrain dans une résidence avec paniers et bouteilles mais coupé en deux par un filet de volley (et des joueurs), et un terrain dans notre résidence mais sans aucune ligne de démarcation...
Depuis 2 mois maintenant je joue donc en bas de chez nous, avec une bonne dizaine d'expatriés à ce sport qui me rappelle au passage mes années collège et lycée. Sur le terrain je dois avouer qu'elles sont très loin derrière moi... Mais j'ai toujours la hargne qui me caractérisait autrefois, le reste reviendra en pratiquant.... ou pas.
Nous parvenons à faire des matchs en 5 contre 5 tout-terrain très éprouvants en raison d'une chaleur constante même après la tombée de la nuit (vers 19h), parfois avec un remplaçant par équipe et d'autrefois moins nombreux. Le groupe est composé d'autres "anciens" joueurs comme moi, et d'autres au niveaux physiques, techniques et même tactiques bien plus élevés.
On s'est promis d'expérimenter une nouvelle formule de match pour 9 joueurs : le 3 contre 3 contre 3.
Sur un terrain complet : les équipes A et B défendent chacune un panier. L'équipe C a la balle et attaque par exemple l'équipe A. Si elle marque ou perd la balle, l'équipe C remplace en défense l'équipe A qui elle se lance donc à l’assaut du panier défendu par l'équipe B de l'autre côté du terrain et ainsi de suite. Ainsi chaque équipe enchaîne les phases attaques/repos/défenses ce qui promet une longévité accrue et la résolution du problème du nombre de joueurs.
C'est à ce jour le moyen le plus plaisant que j'ai trouvé de perdre quelques litres de sueurs deux fois par semaine. J'attend mes séances toujours avec impatience malgré les douleurs que cela provoque les lendemains et malgré un taux de progression très lent pour la partie technique mais honorable pour la partie physique.
Séjour à Dolisie
Pour le pont du premier Mai, nous avons pris la route RN1 pour passer deux nuits à Dolisie. Située à 150km de Pointe-Noire en longeant la frontière avec le Cabinda, c'est la troisième ville du pays.
Premier jour :
Départ vers 10H30, sortie de la ville délicate malgré le calme du jour férié, nous sommes arrêtés pour un contrôle de police mais tout ce passe bien. Une fois en dehors de l'agglomération, nous passons une future barrière de péage et là c'est la surprise : une route impeccable nous fait face, un vrai billard de quatre voies, le voyage de trois heures nous dit-on s'annonce bien. Nous pouvons donc rouler assez vite autours des 90 km/h en faisant attention aux autres usagers, car le marquage est très rare et beaucoup de véhicules sont arrêtés soit en pannes soit pour faire une pause. On croisera même certains camions avec leur chauffeur dormant en dessous, à même le bitume. Autre danger et non des moindre : des dos-d'ânes formés par les jonctions entre les anciens et les nouveaux goudrons fraîchement déversés sur 30 cms d'épaisseur. Ainsi malgré les dimensions et la jeunesse de la route, l'attention de tous les instants sera nécessaire.
Après une pause repas un peu à l'écart sous la protection des arbres, car le soleil de la mi-journée était écrasant, nous repartons et terminons le trajet sous une averse tropicale terrifiante d'intensité. En raison des travaux, certaines portions sont en circulation alternée. Ainsi notre convoi est stoppé derrière un gros camion surchargé de tôles métalliques dans une côte sous la pluie battante pendant dix interminables minutes. Deux barrages à 2 km d'intervalle sont gardés par 2 agents dotés d'un talkie-walkie et chacun doit compter les véhicules qu'il laisse passer pour avertir son binôme qui devra vérifier ce nombre avant d'ouvrir sa barrière et faire de même. Sauf que lors de notre passage, notre garde-barrière avait mal compté et nous avons eu la surprise de croiser un camion en contre-sens...
Après tant d'émotions nous arrivons à Dolisie où il ne pleut pas. Ici les taxis sont rouges et moins bariolés de gadgets, les rues sont plus propres, des panneaux indiquent les bâtiments importants de la ville que nous traversons pour atteindre notre but : le Relais de Dolisie, Chez Wou vers 15H30. Nous prenons nos quartiers, une boisson bien méritée et partons en ville pour visiter le grand marché et trouver le restaurant "Chez Mes Gaps" très réputé dans le coin. Il propose des plats typiques à base de Missalas (la crevette d'eaux douces), viandes de brousses et exposes quelques spécimens vivant tels que le caméléon, l'alligator, le sibissi (rongeur de la taille d'un gros rat), le python etc. dans un cadre très nature.
Enfin nous retournons au relais pour un repas chinois gargantuesque et allons nous coucher pour être en forme.
Deuxième jour :
Après une nuit agitée par un mal au ventre et un désordre intestinal, Elsa ne peut participer à la sortie prévue : les chutes de Sossi. Trois quart-d'heure de piste sont nécessaire pour atteindre le petit village de Sossi qui cultive les choux et guide les voyageurs vers les chutes 10km plus loin. Une des particularités de Dolisie et sa région c'est l'utilisation de briques faites de terre cuite dont le teint rappelle nos briques rouges, ici plus une seule maison en planches. À notre arrivée le village si paisible se transforme en bouillon effervescent d'enfants curieux et d'adultes se disputant la garde des mundeles. Une fois le prix de la prestation acceptée (5 000 pour les guides, 5 000 pour la garde des véhicules et 10 000 pour le comité du village), nous partons pour une marche de 3 heures.
Sur le chemin de la chute de Sossi
Nous marchons d'abord au milieu des herbes hautes, de 3 mètres débordant sur le chemin, tant et si bien que de temps à autres notre progression est ralentie. Nous croisons parfois des champs de choux et des villageois les transportant sur leur dos dans d'immenses sacs. Plus tard, nous longeons des collines sous un soleil assommant pour arriver enfin dans la forêt qui nous offre alors sa fraîcheur humide délicieuse. Quinze minutes seront nécessaires pour atteindre notre but : les chutes de Sossi. Tout le monde se rafraîchis dans l'eau limpide de la cascade et certains se baignent même avant de rassembler leur courage pour repartir au village.
En bas de la chute de Sossi
Le retour sera moins pénible car le soleil ne parviendra que très rarement à percer les épais nuages qui s'agglutinent sur nos têtes. D'ailleurs une terrible averse tombera sur notre convoi de voitures roulant sur la piste rouge 5 minutes après notre départ de Sossi. Nous déposons l'un des guides au marché central de Dolisie puis rentrons au Relais où Elsa nous attendait inquiète puisqu'il était déjà 15 heure passée. Nous mangerons tous ensemble sur place vers 16 heure une myriade de mets asiatiques puis nous passerons le reste du temps entre douches, siestes, repos et détentes. Un petit bouillon de pâtes pour les plus affamés le soir et au lit.
Troisième jour :
Départ plus tardif ce matin pour visiter le quartier marchand avec le marché central pour objectif. Cette fois Elsa est de la partie. Nous partons à pieds et un soleil brûlant est au rendez-vous. Heureusement, nous pensons à prendre des parapluies pour protéger nos peaux, certes plus bronzées qu'il y a 3 mois, mais tout de même fragiles pour ses rayons ardents. Le marché central est une battisse en dur avec un étage et de multiples escaliers qui s'entrecoupent. La plus grande différence avec le marché de Pointe-Noire, c'est qu'il n'y a pas ce sentiment d'étouffement, d'oppression, malgré la chaleur, grâce à un plafond très haut. L'endroit étant mieux protégé du soleil et du fait qu'il y ai de multiples ouvertures permettant à l'air de circuler, les odeurs y sont moindre.
Décidément, Dolisie à beaucoup de qualités....et nous réalisons que Pointe-Noire n'est pas le reflet de l'ensemble des villes du Congo, bien au contraire, P-N semble être l'exception. En effet, toutes les villes ont été détruites lors de la guerre de 97 et, selon mon professeur d'Anglais (qui est un congolais) c'est parce-qu'elles ont été reconstruites qu'elles sont aujourd'hui plus "belles", seule Pointe-Noire n'a pas été touchée. Je le soupçonne tout de même de mauvaise foi....comme beaucoup de congolais qui ne peuvent dire mal de leur Pays lui, ne peut pas non plus de sa ville...
Retour au Relais pour charger les bagages et rendez-vous chez "Mess Gaps" l'incontournable de Dolisie que nous avions visité l'avant veille. Nous y avons donc goûté les missalas, l'antilope et le sanglier. Puis c'est l'heure du départ, le retour sera assez pénible à cause des camions prenant toute la route, à cause des travaux qui nous ralentissent et à cause des fous furieux que nous croisons. Nous prenons tout de même le temps d'une pause près de l'arbre de Brazza dont la légende raconte qu'il à été le refuge de Pierre Savorgnan de Brazza durant une nuit et nous avons profité d'un arrêt au point de vue sur le Mayombe.
Arrivée à Pointe-Noire vers 19H, nous évoluons péniblement dans les bouchons du samedi soir dans les quartiers périphériques théâtres vivant de l'effervescence économique et festive de la capitale.
Nouvelle sortie plage : Malonda Lodge
Pour le week-end Pascal nous avons suivis trois couples d'amis pour tester un site dont on a entendu parler dès notre arrivée ici : le Malonda Lodge au sud de Pointe-noire. Sur la route de l'Angola, un peu avant l'enclave Cabinda et juste après le terminal pétrolier de Djéno, ce complexe attire les expatriés chaque week-end.
Vue sur le lac et l'Océan
Nos attentes étaient très élevées car quasiment tout le monde nous avait conseillé ce site : bilan mitigé.
Les bons points :
Le trajet est simple au moins les jours non-ouvrés, la route est goudronnée, et seule la fin du trajet est légèrement délicate.
Le cadre est juste sublime: perché en haut d'une colline surplombant d'un coté la forêt luxuriante et de l'autre un lac bordé par l'Océan. Cette situation permet aux visiteurs de profiter pleinement des entrées maritimes et d'être rafraîchis en permanence par un air sain.
Les installations sont à la fois propres, bien agencées et cohérentes avec le milieu qui les accueil. Il y a tout d'abord un parking, des cages avec des animaux, un bar, des toilettes, une aire de pic-nique, une aire de jeux et un restaurant. Ensuite des bungalows et une piscine pour ceux qui séjournent sur place.
Les consommations sont bonnes, rien à redire, sur les cocktails de fruits et plats servis au restaurant.
Petit singe visiblement seul et en demande de caresses
Les mauvais points :
Hors de question de se baigner dans le lac ou à l'océan. Un joli escalier permet de se rendre en contre-bas pour nous y laisser démunis. Il faut donc deviner le chemin, marcher dans les herbes hautes en gardant son calme, puis traverser un bras de plage et découvrir une barrière de déchets et une eau souillée... Demi-tour, retour sur le site et la planche restera au sec !
Peut-être avons nous joué de malchances mais le service a été assez mauvais, surtout pour les entrées, Christophe a mangé la sienne une heure après tout le monde en même temps que son plat. L'addition comportait des erreurs mais nous n'avions pas la patiente pour la contester.
Bref, la journée n'était pas si mal au final mais on ne comprend toujours pas pourquoi tout le monde conseille cette destination... Le secret réside peut-être dans les bungalows et la piscine...
Pendant ce temps les parents de la résidence avaient organisés la traditionnelle chasse aux œufs de pâques... oui oui dans la fournaise d'un joli dimanche inondé de soleil aux pieds des immeubles où la température titillait les 40°...
Les Taxis de Pointe-Noire
Normalement, pour obtenir les services d'un taxi, un client ordinaire se tourne vers la rue, cherche du regard un taxi qu'il repère grâce à une couleur bien identifiée, vérifie que celui-ci est disponible et enfin lève le bras pour faire signe au chauffeur de s'arrêter...
Ensuite il lui indique la destination souhaitée et le chauffeur lance son compteur qui définira le prix de la course.
Ici, à Pointe-Noire, les taxis sont légion : au minimum 50% des véhicules rencontrés, ils sont couleur bleu ciel (vert à Brazzaville et rouge à Dolisie) et le plus souvent décorés, ce qui rend chaque taxi unique. En général une simple collection de bandes blanches collées sur la carrosserie fait office de personnalisation. Assez souvent des enjoliveurs de couleur vive fixés avec des sert-clips et des décorations pour les phares renforçant le regard de la voiture viennent compléter le tableau. Certains chauffeurs appliquent une véritable volonté pour se démarquer et y ajoutent des lumières bleues sur le toit, des couleurs vives aux rétroviseurs, toute sorte d'autocollants et bien sûr continuent le travail à l'intérieur.
Cela compense dans les faits l'utilisation massive des Toyota (90%) et en particulier des Toyota Corrolla E110 version 1999 (70%).
Ici, c'est le taxi qui en s'approchant du client potentiel marchant dans la rue, donne un léger coup de klaxon ou fait des appels de phares pour proposer ses services. Ainsi le visiteur fraîchement débarqué sera constamment surpris d'être klaxonné en permanence lors de ses balades pédestres surtout si sont comportement et sa peau trahissent son arrivée récente sur Pointe-Noire. Il suffit de faire un signe négatif de la main ou de la tête pour faire comprendre le refus, puis tout simplement ignorer ces klaxons pour obtenir le même effet. En définitive, le simple fait de réagir à un klaxon informe le chauffeur de la "fraîcheur" du passant à son insu...
Si le marcheur se révèle avoir besoin d'un taxi, il lui suffit de réagir positivement, il indique ensuite la destination souhaitée, demande à rester le seul client de la course et enfin pourra négocier le prix car aucun compteur n'est utilisé.
Le prix normal pour une course en ville est de 700 Fcfa mais pour les "Mundele" (étrangers) le prix pratiqué est 1000 Fcfa. Cela s'avère finalement pratique puisqu'il est très difficile d'obtenir de la monnaie... Le plus souvent les chauffeurs sont très sympas, souriants mais leur voitures sont souvent en mauvais état et leur conduite pour le moins osée !