Séjour à Dolisie
Pour le pont du premier Mai, nous avons pris la route RN1 pour passer deux nuits à Dolisie. Située à 150km de Pointe-Noire en longeant la frontière avec le Cabinda, c'est la troisième ville du pays.
Premier jour :
Départ vers 10H30, sortie de la ville délicate malgré le calme du jour férié, nous sommes arrêtés pour un contrôle de police mais tout ce passe bien. Une fois en dehors de l'agglomération, nous passons une future barrière de péage et là c'est la surprise : une route impeccable nous fait face, un vrai billard de quatre voies, le voyage de trois heures nous dit-on s'annonce bien. Nous pouvons donc rouler assez vite autours des 90 km/h en faisant attention aux autres usagers, car le marquage est très rare et beaucoup de véhicules sont arrêtés soit en pannes soit pour faire une pause. On croisera même certains camions avec leur chauffeur dormant en dessous, à même le bitume. Autre danger et non des moindre : des dos-d'ânes formés par les jonctions entre les anciens et les nouveaux goudrons fraîchement déversés sur 30 cms d'épaisseur. Ainsi malgré les dimensions et la jeunesse de la route, l'attention de tous les instants sera nécessaire.
Après une pause repas un peu à l'écart sous la protection des arbres, car le soleil de la mi-journée était écrasant, nous repartons et terminons le trajet sous une averse tropicale terrifiante d'intensité. En raison des travaux, certaines portions sont en circulation alternée. Ainsi notre convoi est stoppé derrière un gros camion surchargé de tôles métalliques dans une côte sous la pluie battante pendant dix interminables minutes. Deux barrages à 2 km d'intervalle sont gardés par 2 agents dotés d'un talkie-walkie et chacun doit compter les véhicules qu'il laisse passer pour avertir son binôme qui devra vérifier ce nombre avant d'ouvrir sa barrière et faire de même. Sauf que lors de notre passage, notre garde-barrière avait mal compté et nous avons eu la surprise de croiser un camion en contre-sens...
Après tant d'émotions nous arrivons à Dolisie où il ne pleut pas. Ici les taxis sont rouges et moins bariolés de gadgets, les rues sont plus propres, des panneaux indiquent les bâtiments importants de la ville que nous traversons pour atteindre notre but : le Relais de Dolisie, Chez Wou vers 15H30. Nous prenons nos quartiers, une boisson bien méritée et partons en ville pour visiter le grand marché et trouver le restaurant "Chez Mes Gaps" très réputé dans le coin. Il propose des plats typiques à base de Missalas (la crevette d'eaux douces), viandes de brousses et exposes quelques spécimens vivant tels que le caméléon, l'alligator, le sibissi (rongeur de la taille d'un gros rat), le python etc. dans un cadre très nature.
Enfin nous retournons au relais pour un repas chinois gargantuesque et allons nous coucher pour être en forme.
Deuxième jour :
Après une nuit agitée par un mal au ventre et un désordre intestinal, Elsa ne peut participer à la sortie prévue : les chutes de Sossi. Trois quart-d'heure de piste sont nécessaire pour atteindre le petit village de Sossi qui cultive les choux et guide les voyageurs vers les chutes 10km plus loin. Une des particularités de Dolisie et sa région c'est l'utilisation de briques faites de terre cuite dont le teint rappelle nos briques rouges, ici plus une seule maison en planches. À notre arrivée le village si paisible se transforme en bouillon effervescent d'enfants curieux et d'adultes se disputant la garde des mundeles. Une fois le prix de la prestation acceptée (5 000 pour les guides, 5 000 pour la garde des véhicules et 10 000 pour le comité du village), nous partons pour une marche de 3 heures.
Sur le chemin de la chute de Sossi
Nous marchons d'abord au milieu des herbes hautes, de 3 mètres débordant sur le chemin, tant et si bien que de temps à autres notre progression est ralentie. Nous croisons parfois des champs de choux et des villageois les transportant sur leur dos dans d'immenses sacs. Plus tard, nous longeons des collines sous un soleil assommant pour arriver enfin dans la forêt qui nous offre alors sa fraîcheur humide délicieuse. Quinze minutes seront nécessaires pour atteindre notre but : les chutes de Sossi. Tout le monde se rafraîchis dans l'eau limpide de la cascade et certains se baignent même avant de rassembler leur courage pour repartir au village.
En bas de la chute de Sossi
Le retour sera moins pénible car le soleil ne parviendra que très rarement à percer les épais nuages qui s'agglutinent sur nos têtes. D'ailleurs une terrible averse tombera sur notre convoi de voitures roulant sur la piste rouge 5 minutes après notre départ de Sossi. Nous déposons l'un des guides au marché central de Dolisie puis rentrons au Relais où Elsa nous attendait inquiète puisqu'il était déjà 15 heure passée. Nous mangerons tous ensemble sur place vers 16 heure une myriade de mets asiatiques puis nous passerons le reste du temps entre douches, siestes, repos et détentes. Un petit bouillon de pâtes pour les plus affamés le soir et au lit.
Troisième jour :
Départ plus tardif ce matin pour visiter le quartier marchand avec le marché central pour objectif. Cette fois Elsa est de la partie. Nous partons à pieds et un soleil brûlant est au rendez-vous. Heureusement, nous pensons à prendre des parapluies pour protéger nos peaux, certes plus bronzées qu'il y a 3 mois, mais tout de même fragiles pour ses rayons ardents. Le marché central est une battisse en dur avec un étage et de multiples escaliers qui s'entrecoupent. La plus grande différence avec le marché de Pointe-Noire, c'est qu'il n'y a pas ce sentiment d'étouffement, d'oppression, malgré la chaleur, grâce à un plafond très haut. L'endroit étant mieux protégé du soleil et du fait qu'il y ai de multiples ouvertures permettant à l'air de circuler, les odeurs y sont moindre.
Décidément, Dolisie à beaucoup de qualités....et nous réalisons que Pointe-Noire n'est pas le reflet de l'ensemble des villes du Congo, bien au contraire, P-N semble être l'exception. En effet, toutes les villes ont été détruites lors de la guerre de 97 et, selon mon professeur d'Anglais (qui est un congolais) c'est parce-qu'elles ont été reconstruites qu'elles sont aujourd'hui plus "belles", seule Pointe-Noire n'a pas été touchée. Je le soupçonne tout de même de mauvaise foi....comme beaucoup de congolais qui ne peuvent dire mal de leur Pays lui, ne peut pas non plus de sa ville...
Retour au Relais pour charger les bagages et rendez-vous chez "Mess Gaps" l'incontournable de Dolisie que nous avions visité l'avant veille. Nous y avons donc goûté les missalas, l'antilope et le sanglier. Puis c'est l'heure du départ, le retour sera assez pénible à cause des camions prenant toute la route, à cause des travaux qui nous ralentissent et à cause des fous furieux que nous croisons. Nous prenons tout de même le temps d'une pause près de l'arbre de Brazza dont la légende raconte qu'il à été le refuge de Pierre Savorgnan de Brazza durant une nuit et nous avons profité d'un arrêt au point de vue sur le Mayombe.
Arrivée à Pointe-Noire vers 19H, nous évoluons péniblement dans les bouchons du samedi soir dans les quartiers périphériques théâtres vivant de l'effervescence économique et festive de la capitale.
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 9 autres membres